Circonscription de Senlis

Activités au cycle 2

vendredi, 16 décembre 2016

http://senlis.dsden60.ac-amiens.fr/049-activites-au-cycle-2.html

Pour favoriser un entrainement spécifique avec des activités programmées, la lecture à haute voix doit faire l’objet de situations d’apprentissages progressives, et au-delà elle sert de support à une expérience esthétique et sensible. Par sa facilité de mise en œuvre et son rôle prédictif, elle permet aux élèves les plus éloignés des codes de l’écrit de s’atteler à cet enjeu majeur qu’est la maitrise de la langue. Elle leur apporte le vocabulaire, la syntaxe, le gout de lire et par voie de conséquence l’accès à la compréhension.
La lecture à voix haute ouvre la voie à des perspectives didactiques passionnantes à condition que l’enseignant renonce à l’idée que la lecture à voix haute sert avant tout à vérifier des compétences de lecteur.
Voici des propositions d’activités à mener quotidiennement dans la classe.

Rappel extrait du BO n° 11 du 26 novembre 2015
« L’entrainement en lecture à voix haute est régulier. Ces activités sont pratiquées en classe où des ateliers peuvent aisément permettre la différentiation, et non pas reportées durant le travail personnel hors la classe. Elles gagnent à être finalisées par des projets qui permettent aux élèves de valoriser les compétences qu’ils ont acquises. »

« La lecture à voix haute est un exercice complexe qui sollicite des habiletés multiples. Pratiquée selon diverses modalités, elle concourt à l’articulation entre code et sens et permet aux élèves de se familiariser avec la syntaxe de l’écrit. L’entrainement à la lecture fluide contribue aussi à l’automatisation des processus d’identification des mots. »

Compétences travaillées
• Dans le cadre du langage oral : dire pour être entendu et compris, savoir lire en situation de mise en voix de textes.

• Dans le cadre de la lecture et de la compréhension de l’écrit : lire à haute voix pour mobiliser les actions de décodage et de compréhension d’un texte ; identifier et prendre en compte les marques de ponctuation ; rechercher des effets à produire sur l’auditoire en lien avec la compréhension.

Exemples d’activités proposées dans le BO n°11 du 26 novembre 2015
• Séances de travail visant à développer la vitesse et la fluidité de la lecture, à distinguer de celles qui portent sur l’expressivité de la lecture.

• Situations de lecture à voix haute n’intervenant qu’après une première découverte des textes, collective ou personnelle (selon le moment du cycle et la nature du texte).

• Pratiques nombreuses et fréquentes sur une variété de genres de textes à lire et selon une diversité de modalités de lecture à voix haute (individuellement ou à plusieurs).

• Travail d’entrainement à deux ou en petit groupe hétérogène (lire, écouter, aider à améliorer...).

• Enregistrements (écoute, amélioration de sa lecture).

Organisation : par binômes ou petits groupes de maximum 4 élèves en autonomie

Temps :
15 minutes quotidiennes avec l’introduction progressive des mots et des variables de lecture

Matériel :
Constituer des boites contenant des mots
(des phrases, des textes courts) collectés au fur et à mesure
des rencontres durant l’année (mots, extraits de poésies,
extraits d’albums, extraits de romans, articles, commentaires, résumés…).
Les classer suivant des critères à définir avec les élèves : par exemple en fonction de la longueur (nombre de lettres ou nombre de syllabes), en fonction de la nature du mot (nom, verbe, adjectif, déterminant), en fonction des graphies pour un même phonème, de leur appartenance à la même famille…..

Préalables :
Définir au départ avec les élèves une variable facilement utilisable (intensité ou volume), puis au fur et à mesure de la maitrise de cette variable en rajouter d’autres : hauteur ; débit/vitesse ; couleur/accent ; cadence/rythme (voir tableau ci-dessous).
Dès que les élèves sont à l’aise avec l’identification des variables, créer aussi une boite contenant les différentes formes de lecture.

Activités possibles :

• Mots surprises : activités que l’on peut varier à l’infini si l’on fait varier les différents paramètres en présence.
o Tirer un mot au hasard et s’entrainer à le lire de différentes manières par chaque membre du groupe. A la fin de l’entrainement, choisir une manière de dire le mot à l’ensemble de la classe. La lecture peut se faire collectivement (exemple, le même mot est repris en écho et lu de moins en moins fort par tous les membres du groupe successivement).
o Tirer un mot au hasard et faire de même avec la boite des variables (à partir de la connaissance de 3 variables différentes). Chacun fait des propositions de lecture.
o Chaque membre du groupe tire un mot de la boite. Une variable est aussi tirée au hasard. Chacun s’essaye avec « son » mot de mettre en œuvre la variable choisie.
o Procéder de même avec 2 variables à utiliser pour la lecture du même mot.
o 5 mots sont tirés au hasard de la même boite ou de boites différentes. Chacun s’entraine à lire la succession des mots comme si c’était une phrase ayant un sens. Donner une intention à sa diction. Choisir parmi les diverses propositions, celle qui sera lue devant la classe.
o Chaque membre du groupe tire un mot de la boite. Exagérer sa diction : très fort, très vite, le plus lentement……

• Mots volés : à partir d’un texte lu et travaillé en lecture à haute voix par tous les élèves.
Par binôme, un élève commence la lecture à haute voix. L’autre suit des yeux. Quand il le désire, le lecteur silencieux peut continuer la lecture à voix haute, et donc en prendre le contrôle. Celui qui lisait à voix haute se tait et c’est à son tour de suivre. Il reprend le commandement lorsqu’il veut se manifester à nouveau en poursuivant à voix haute la lecture. Chacun devient à tour de rôle lecteur ou suiveur.

• Virelangues : User des formules spéciales pour s’entrainer à la diction et à la fluidité de la lecture. Voici quelques exemples :
« Sachez, mon cher Sacha, que Natacha n’attacha pas son chat ! »
« Vends, vendons, vestons, vestes et vareuses vieilles et vétustes. »
« Quand un cordier cordant doit accorder sa corde pour sa corde
accorder six cordons il accorde, mais si l’un des cordons de la corde
décorde, le cordon décordé fait décorder la corde que le cordier
cordant avait mal accordée. »

• Lecture en drapeau : Proposer d’identifier dans un texte les groupes de souffle, et lire par alternance ces différents groupes.

• Lecture par classe de mots (en présence d’un texte qui a fait l’objet de lectures variées) : chaque élève se spécialise dans la lecture d’une classe de mots et ne lit que ceux-là, avec la possibilité de sélectionner et de préparer sa lecture

• Lecture à schtroumpfer : Remplacer dans la lecture des phrases ou d’un court texte, tous les verbes par le verbe « schtroumpfer » des verbes.

• Lecture sélective : Ne lire que les mots commençant par une voyelle ou que les mots commençant par une consonne.

• Attrape-moi : A deux sur un court texte, un lecteur choisit de dire des mots du texte à haute voix, l’autre les montre au fur et à mesure.

• La rime : A deux sur un texte, un lecteur choisit de lire à haute voix un mot du texte, l’auditeur doit trouver un mot qui rime.

• Lecture-robot : s’entrainer à lire un texte en regroupant arbitrairement les mots par deux. Exemple : C’était par / un beau / soir de / juin. Eglantine/….

• Les silences : s’entrainer à lire chaque mot avec une certaine cadence, sans les déchiffrer, mais marquer les silences entre chaque mot exagérément.

Prolongements :

Quelle que soit l’activité réalisée, finir par une présentation « lu » ou « dite » à l’ensemble de la classe voire à d’autres classes, si l’interprétation est à mettre en valeur.
Les auditeurs seront dans une attitude active en écoutant les lecteurs et pourront identifier les variables ou au moins commenter les dictions en fonction des variables connues.

Certaines lectures pourront être préparées comme des partitions, à dire, à lire seul ou à plusieurs avec un codage précis des variables utilisées délibérément. Elles pourront aussi faire l’objet de réécriture suivant les émotions à transmettre.

Le travail de la voix ne peut pas être dissocié de celui du corps et de la musique. Faire des séances en lien avec les projets danse, expression du corps et musique.

L’enregistrement des productions permettra de garder des références sonores pour déterminer des échelles de variables du plus fort au moins fort, du plus rapide au plus lent….